zophrene a écrit:House est ravi de voir quelqu'un d'aussi malheureux que lui mais kuddy va rebondir ! c'est un gars comme foreman qu'il lui faut à la petite !!un house light quoi ! ;)
House n'est pas du tout ravi du malheur de Cuddy, je dirais même que ça le bouleverse. Quand à Foreman pour Cuddy ? N'importe quoi ! Qu'est-ce qu'un arriviste pareil pourrait lui apporter ? D'autant qu'il m'a l'air d'être interessé par 13. Elle ne va en faire qu'une bouchée ! :mdr: À moins qu'elle ne l'envoie simplement se faire voir ailleurs...
Un House light ? Quitte à boire autant passer à l'eau plutôt qu'au light. Les allégés, ça manque de ... goût, d'arôme...
Bon , je vois qu'il est l'heure que je poste mon ressenti sur le baiser !
La scène est incroyablement riche de détails qui méritent tous d'être disséqués.
J'y ferai allusion à travers ce que j'ai ressenti moi :
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Du désespoir, beaucoup de désespoir et je dirais des deux côtés.
Celui de Cuddy, le plus évident. Encore un échec. Et d'autant plus cruel que c'est certainement à cause d'elle que Becca a changé d'avis, se donnant une chance d'élever cet enfant, de ne pas perdre encore et encore.
Celui de House. Plus difficile à décrire. Je tente quand même le coup. Son "Je ne sais pas" en dit long. Il ne sait pas pourquoi il s'oppose tout le temps. Sans doute parce que son handicap émotionnel est réel. Ce n'est pas qu'il ne sait pas exprimer ses émotions, c'est pire : il ne peut même pas les accepter, ni les décrypter (ce qui pour un homme si intelligent doit être une vraie torture). Tellement il a peur. (Je ne reviens pas sur son enfance, mais c'est là que ça s'est joué). C'est un moyen de défense.
De plus, il est malheureux pour Cuddy. Pour moi House est sensible (au sens littéral de sensitif) à la douleur des gens et c'est une des raisons qui expliquent qu'il n'approche pas les patients. Alors quand il s'agit des personnes auxquelles il tient.... (Wilson par ex) et particulièrement Cuddy. Parce que, avant de parler d'amour (j'y viens ! patience :) ), House connait et apprécie Cuddy depuis longtemps, ils sont complices, ils se comprennent au delà de leurs affrontements professionnels et d'une manière assez remarquable qui échappe à tout le monde, y compris Wilson.
La façon dont ils s'accrochent l'un à l'autre pendant ce baiser est très signifiante. Elle, comme une noyée se raccrochant à une bouée de sauvetage (je sais c'est un cliché mais il me semble indiqué). Et lui, comme pour la "contenir", la retenir, l'empêcher de s'effondrer (le bras du côté de la canne, bref mais visible quand même), et aussi comme s'il voulait effacer, absorber sa douleur. Même leur façon de s'embrasser est révélatrice de cette recherche de soutien, ils se cherchent, n'approfondissant pas le baiser qui est pourtant très sensuel.
Ce n'est pas donc un baiser de consolation. Parce que c'est bien trop violent, bien trop intense et bien trop incontrôlé. Et c'est là que ça devient encore plus intéressant. Leurs mains à tous les deux ont des mouvements anarchiques, lui dans son dos à elle comme pour sentir qu'elle est bien là, qu'elle "tient" en un seul morceau, et pour la "sentir" au sens de s'assurer de sa présence. Et elle, touchant son cou, explorant son épaule aussi pour saisir du réel... Comme s'ils cherchaient à re-trouver l'un l'autre. Pour se comprendre au delà des mots, des gestes même. Pour des gens si indépendants, c'était incroyablement ... fusionnel.
House et Cuddy sont des gens qui se contrôlent énormément, tout le temps. Tout ce qu'ils disent et font est réfléchi, conséquences anticipées. Et là ? Plus de contrôle, plus de limites. Juste le besoin. Inconditionnel ? Peut-être bien...
Besoin, désir, amour... Des pages ne suffiraient pas à rapprocher ou à différencier ces mots.
Paradoxalement, j'ai perçu de l'amour et du désir plus encore que dans la passion du baiser (parce que c'est désespéré mais aussi diablement passionné, il faut le reconnaitre), dans l'instant où ils se séparent et que leurs visages se frôlent, puis que leurs regards se croisent. Je vois là la reconnaissance de l'un et de l'autre qu'il y a "quelque chose" entre eux. Juste avant qu'ils n'aient cet air surpris et qu'ils ne reviennent tous deux à la réalité. Je suis convaincue qu'ils étaient au bord de s'embrasser de nouveau. Et un baiser très différent, assurément.
Pour finir (je vous entends soupirer de soulagement, au moins pour ceux qui ont eu le courage de me suivre jusque-là), je voudrais revenir sur un détail qui m'a vraiment frappé : à part un bref instant où la main de Cuddy touche le cou de House, leurs peaux ne sont jamais en contact, seules leurs bouches le sont. Les vêtements informes et chauds de Cuddy, l'épais blouson de cuir de House en enlevant la dimension charnelle, ne font que la souligner. C'est ce qui - entre autre - rend ce baiser, si bouleversant, en indiquant bien autre chose que du sexe. Et par contraste, c'est ce qui le rend aussi, puissamment suggestif. Disons le mot : érotique !
Quand les carapaces se fissurent, c'est peut-être le moment de se regarder l'un l'autre, sans protection, sans faux-semblants, acceptant les failles chez soi et chez l'autre. Et, enfin, en adultes, passer à autre chose ?