Le
29 Janvier 2013 fut diffusé l’épisode
8×07 de
House «
Dead and buried » alias «
Remuer la poussière » sur TF1. Un épisode assez spécial et émouvant que j’ai regardé en VO bien avant la diffusion française, pour être moins traumatisé par les voix en VF. Ce qui est curieux, c’est que je regardais l’épisode en français, mais j’entendais la VO dans ma tête. C’était assez bizarre…mais ça a marché ! Je n’ai pas été aussi traumatisé que la semaine dernière. OUF.
Les audiences de l’épisode
8×07 demeurent en baisse avec
7.2 millions de téléspectateurs, mais House reste toujours leader de la soirée !
Dès le début de l’épisode, on a House qui tient à résoudre une énigme médicale d’un patient décédé pour fuir « les vrais cas », et on a Foreman qui lui tient tête pour résoudre une autre énigme médicale d’un patient vivant. Deux cas à la CSI, ça s’annonçait un épisode assez singulier. En plus, c’est l’épisode duquel je fais la dernière review de ce mois de Janvier, le 8×08 sera pour Février !
Savez-vous que la saison 8 de House qui a débuté un 8 Janvier sur TF1 avait un autre truc particulier ? Si on fait le calcul des mois depuis la fin de House aux US (le 21 Mai 2012) on découvre que le mois de Janvier est le 8ème mois après la fin de House. Je serai étonné si Janvier a été choisi par hasard. Visiblement, TF1 adore le chiffre 8 !
Je souhaite à ceux qui découvrent cette dernière saison un bon visionnage. J’ai regardé cette saison à plusieurs reprises et j’éprouve toujours de l’enthousiasme. Je ne vais pas faire durer le suspense et je vous laisse lire ma 7ème review de House. Enjoy !
J’ai beaucoup réfléchi à la répartition des parties, et j’ai enfin décidé de diviser l’épisode en 3 parties.
I. Cinq ans après…J’ai choisi ce titre pour cette partie car il s’agit du cas d’un petit garçon de 4 ans décédé depuis 5 ans. C’est avant tout une partie extrêmement sombre, on relève du côté technique un bon choix de la musique de fond qui accompagne les actes et les émotions.
On relève également les couleurs ternes qui caractérisent ce cas morbide où règnent désespoir, perte et solitude. C’est sous le signe de la mort que House se retrouve seul, à combattre le noir pour dévoiler la vérité avec une obsession housienne qu’on connait depuis des saisons et qu’on a surtout connu et vu dans certains épisodes comme dans le 4×15.
Désobéissant à Foreman, House donna le cas du patient vivant à ses larbins afin qu’ils puissent le couvrir, pendant qu’il arpentait une autre direction vers la voie du cas du patient décédé il y’a 5 ans. On assiste à la division House/équipe pour une raison inconnue. Oui, pourquoi insister sur le cas d’un enfant mort ? Qu’est-ce qu’il a de si spécial ? Ne devrait-il pas écouter la logique de Foreman, celle où les patients vivants sont prioritaires ? Pourquoi tant d’opiniâtreté de la part de House ????
Beaucoup de questions se posent en regardant House, seul, avec un dossier médical. S’il ne s’agissait que d’un cas banal, il l’aurait laissé dans les oubliettes. Mais House n’agit de cette façon que s’il est touché de près par ce cas. Et c’est là que la thématique de la mort réapparait encore : House est un personnage curieux, il veut des réponses, il est également fasciné par la mort. House trouve l’enfant beaucoup plus intéressant en étant mort. Les vivants ? Ils mentent tout le temps et sont si chiants…
Pourtant, on remarque qu’il avait harcelé le père endeuillé qui n’a pas réussi à tourner la page, contrairement à son ex-femme. Et là, on sent de l’empathie de la part de House envers ce père, on sent également une tristesse profonde se dégager de ses regards. Beaucoup de silence dans ce cas, un silence morbide et très chargé en émotion. Nous retrouvons House le mélancolique, qui ne se cache pas derrière le masque facétieux et ludique. Mais pourquoi tant d’intérêt à un père qui a perdu son fils depuis 5 ans ? Tout simplement parce que House s’est vu dans cet homme dévoré par le chagrin, seul, alcoolique, ayant tout perdu. Toujours cette thématique de la paternité…
House fera connaissance avec la mort en exhumant l’enfant après avoir arraché un « oui » du père. Craintif, il ouvrit le cercueil en essayant d’y trouver des réponses. On note dans une ambiance grise-noirâtre que House avait examiné délicatement la dépouille.
On verra que sa vieille obsession de tout résoudre prendra le dessus, il s’acharnera pour trouver la solution en faillant se retrouver en prison. House prit tous les risques au détriment même de sa propre liberté. J’ai adoré cet épisode et surtout voir House en action, sur le terrain, frôlant les dangers. Le père endeuillé était émouvant, la mère (vers la fin), House était touché (et nous avec). Du pur Halone…Il y’a aussi le Hilson.
Dans ce cas déjà délicat, on note aussi la délicatesse de la position de Wilson qui s’est retrouvé entre Foreman et House. Il défendra House afin que ce dernier continue, tout en lui rappelant qu’il devait obéir à Foreman. C’est en tant qu’ami, guide et conscience que Wilson donna ses conseils.
Dans cet épisode, House reçut une gifle de la part de la mère, une belle droite de la part de son mari, bref une vraie tête à claque ! Mais ces rencontres « violentes » lui donneront la solution ! Sinon, beaucoup de coups dans cette saison 8. LOL. C’est grâce à Wilson qu’il découvre ce qui clochait et résout un cas très délicat après une sorte d’ambiance à la Holmes, où House avait joué le détective et c’est Watson…enfin, Wilson qui l’aidera. L’ambiance était noire également symbolisant ce noir policier énigmatique et non seulement la mort et la tristesse.
Que faire sans l’aide de Wilson ? Ah, celui-là était toujours là pour son ami et ses questions qui demeurent sans réponses, une sorte de « torche électrique » dans le noir énigmatique. Je vais aller loin avec Wilson en disant que le chiffre 5 a été évoqué dans cet épisode, et ce chiffre symbolise la mort dans cette saison 8 où un chiffre pareil se répète explicitement et implicitement. Quel est le lien du chiffre 5 avec Wilson ? Je préfère vous laisser nager dans un noir énigmatique xD Bien entendu je peux être parano avec le 5, mais rien n’est hasardeux dans cette saison !
Le père est un miroir de House, on se rappelle de House plus sombre dans les derniers épisodes de la saison 8, on se rappelle d’un grand désespoir et d’une grande solitude, d’une grande incompréhension et de son alcoolisme flagrant dans le 8×19. Cas sinistre qui nous montre dans ce 8×07, comment House avait décelé la maladie génétique du gamin décédé pour sauver la vie de son petit frère. Encore la thématique de la fraternité qui frappe, mais d’une manière plus saillante qui nous dévoile deux frères, l’un d’eux est mort, l’autre survivra grâce à lui. Ne me dites pas que vous n’avez pas encore deviné ce que je veux dire…Le tableau est complet.
Bref, ce cas est moins chiant que House le pensait, la preuve c’est qu’il s’est accroché à ce cas jusqu’au bout ! Contrairement au 2ème cas, le cas n°1 (patient mort) est riche côté technique-scénaristique et plus riche en émotions.
II. Douze ans après…Après « Cinq ans après », voilà « Douze ans après », titre de la deuxième partie et qui nous fait penser directement au 2×17 « Douze ans après ». J’ai choisi ce titre parce que c’est vraiment le cas, tout se passe 12 ans plus tard, après le décès d’un proche. Bien entendu, le 2×17 m’a inspiré pour le titre, mais bon on s’en fout. LOL.
J’adore la répartition des tâches dans cet épisode : House confronté seul à une voie qu’il avait emprunté, Wilson qui se retrouve entre House et Foreman comme il le fut toujours avec Cuddy et House, Foreman qui veut gérer House et ne rencontre que désobéissance, l’équipe occupée à diagnostiquer le cas n°2.
Dans le cas n°2 ou plutôt « cas parallèle », on a une jeune patiente de 14 ans, qui souffre de symptômes aussi loufoques les uns que les autres. La patiente reflète une telle sensibilité, une grande fragilité, elle symbolise l’innocence. Son cas est vraiment le miroir du cas n°1, on a l’impression que ce sont deux cas en un, et que chacun d’eux reflète l’autre comme un miroir.
Non seulement les deux cas se joignent dans la question de la parenté (qui est refoulée dans le cas 2), mais aussi dans la question de la mort d’un proche. Dans le cas de la patiente, on découvre son traumatisme de petite fille assistant au décès de son père devant ses yeux, et c’est grâce à Chase si une partie du mystère a été dévoilée. C’est grâce à l’hypnose que certains fragments insensés ont eu un sens dans la mémoire de la patiente. (Remarque : ce n’est pas la première fois que Chase utilise l’hypnose, rappelez-vous du 4×15 où il avait hypnotisé House).
Bref, le cas de la fille qui a perdu son père se complète et se reflète dans le cas du père qui a perdu son fils. Dans les deux cas c’est très fort psychologiquement et émotionnellement. Mais c’est le cas de la patiente qui remporte la palme d’or concernant la question du remord et de la honte. Beaucoup de reproches étaient explicites dès l’hypnose après avoir été implicites.
On peut noter une certaine dimension insolite, fantastique dans ce cas. La patiente se rappelle de tout or elle n’avait que 2 ans, et on sent qu’elle était emprisonnée dans une sorte de spirale sans pouvoir s’en sortir.
Le cas de cette patiente est intéressant, elle a perdu son père. Je parle du symbole de cette histoire, à savoir House qui avait perdu son père adoptif et pourtant, on dirait qu’il n’arrive toujours pas à se remettre. Encore un indice implicite concernant House et son père ? Hum, on verra !
Beaucoup d’émotions dans ce cas aussi, et l’hypnose n’a fait qu’accentuer la douleur cachée. Dans l’ambiance glauque de cet épisode noir, les scénaristes ont essayé d’alléger les évènements avec l’histoire de Chase, devenu la risée de ses collègues après son apparition dans la télé australienne en parlant d’une série médicale dans laquelle il a joué, après avoir dîné avec une productrice de tv. Son air soigné (épilation des sourcils, manucure) et ses retards ont été remarqués par tous, et il est devenu la cible idéale de toutes sortes de commentaires hilarants et de moqueries.
On est plein dedans ! Quoi de plus ironique que de regarder une série médicale appelée « House » dans laquelle Chase joue un rôle dans une série médicale ? Cela pourrait être aussi un clin d’œil à Chase, et ce qu’il va se produire le concernant à la fin de la série. Rien n’est laissé au hasard !
La torture psychologique du passé s’ajoute à la torture physique, on a un dédoublement de la personnalité, hémorragie, être enceinte sans l’être, allergie à la fraise sans l’être, trouble de vue et toutes sortes de symptômes assez bizarres.
Le plus fou dans ce cas, c’est que c’est une boule magique qui a déclenché tout cela. House a la même boule magique sur son bureau (au passage, Jarod dans Le caméléon est dingue de cette boule !) La boule était refoulée dans ses souvenirs lorsque son père était mort, la boule magique était dans la voiture. Encore la couleur noire…et encore un cas miroir non seulement à House, mais aussi à l’autre cas.
Résultat : Non seulement les reproches refoulés étaient les provocateurs d’un tas de symptômes psychologiques chez la patiente, mais en plus c’est House qui découvre qu’elle est atteinte d’un cancer curable. Cancer…Chiffre maudit…Mélancolie, ce n’est pas un bon présage, ça ! House mettra Adams et Chase sur la bonne voie pour déduire grâce à ses métaphores.
On retient de cet épisode aussi le fait qu’il n’y a pas eu des effets en 3D pour les explications housiennes concernant ces deux cas. Ce qui est un peu dommage, mais on peut s’en passer . Finalement, House s’en sort bien avec deux cas en même temps en sauvant deux vies !
Il y’a ceux qui trouveront inimaginable le fait qu’une petite fille de 2 ans se souvienne d’un accident, mais en fait dans des guerres par exemple, combien de petites filles de 2 ans ont assisté à la mort d’un proche qui les ont traumatisé à vie. La mort du père de la patiente était traumatisante pour une fille sensible et fragile.
J’ai beaucoup aimé le jeu des acteurs et actrices dans les deux cas, même si j’ai une préférence pour le cas de House. Les deux cas étaient touchants et attachants.
III. DélivranceEt nous voilà arrivé à la dernière partie intitulée « Délivrance ». La délivrance clos, en effet, un très bon épisode qui se positionne derrière le 8×02. (C’est un classement temporaire !)
On ne peut pas parler des cas, de House, de son entourage ou de la team sans parler d’une thématique qui était là, dès le début de la saison 8, dès le début du 8×07. Ici, la thématique de la liberté revient plus forte que jamais. Voyons ça de près !
Si on se rappelle bien, House avait choisi le cas de l’enfant décédé et avait défendu bec et ongles son choix. J’ai écrit en haut que la mort fascinait House, qu’il voulait fuir Foreman etc. C’est à cause d’Adams qui n’a pas su la fermer qu’il s’est pris 2 cas en pleine figure ! Mais je peux ajouter le fait que House était si attaché à la liberté qu’il défendait sa liberté de choix !
Revenons en arrière dans cette thématique de liberté et plus précisément au tout début de l’épisode que j’analyse. On voit en premier plan la cheville droite de House entourée d’un bracelet électronique signalant que House est dans une liberté conditionnelle. Toujours dans le même plan, la main droite touche la cheville et plus particulièrement le bracelet électronique qui empêche House de faire ce qu’il veut, d’aller où il veut. On voit clairement que le poignet droit porte un bracelet fabriqué manuellement par House lorsqu’il était en prison. Ce bracelet ne sera jamais enlevé, comme s’il faisait partie de la vie de House. Les deux bracelets symbolisent et rappellent la prison. J’ai moi-même un bracelet fabriqué par mes soins, lol. Le regard sombre de House en dit long…
La dimension fantastico-énigmatique des deux cas s’achève par une délivrance. Prisonniers de leurs passé, les personnages des deux cas n’ont jamais pu tourner la page. House, en arrivant à résoudre les deux cas, délivra un père qui, enfin, peut faire le deuil de son fils. House délivra aussi la mère du garçon décédé, une mère restée muette, refoulant tous ses sentiments et son émotion depuis 5 ans. Elle laissa ses larmes balayant ce passé douloureux qu’elle n’a jamais pleuré.
Non seulement grâce à la vérité dévoilée par House que deux parents étaient délivrés de leur passé, mais c’est en résolvant le deuxième cas que House a pu délivrer une gamine de 14 ans d’un lourd passé morbide qu’elle avait gardé en tête inconsciemment pour qu’elle fasse le deuil de son père en hurlant sa culpabilité.
Bref, une délivrance du passé et des souffrances refoulées qui a acquiert le pathos et une dimension tragique dans cet épisode chargé en émotions, c'est là où House montre tout son côté humain, altruiste et toute sa compassion envers des inconnus qui lui sont familiers.
Cependant, même si House les a tous libéré, il reste le seul qui a besoin qu’on le délivre de son passé carcéral, de ces menottes sous forme de bracelet électronique qui l’empêchent d’être libre dans un monde d’hypocrites et de menteurs. House les a délivré de leur passé, mais il reste prisonnier, et la voiture de la police qui est venue le chercher en dit long comme symbole carcéral. House est-il satisfait ? Non ! Son regard triste dans la voiture disait « rien ne change pour moi, quoi que je fasse ».
House est altéré de liberté, il avait détourné l’attention de Foreman pour avoir 45 minutes de liberté durant lesquelles il était allé examiner le cadavre du garçon décédé, et ça fait du bien de le voir bouger à la quête de la vérité !
A la fin de l’épisode, il était vraiment menacé d’un retour imminent à la prison, mais Wilson tient tête à Foreman et défend farouchement son pote en indiquant à Foreman comment travailler avec House et quel serait son rôle, un véritable avocat ce Wilson! Le dévouement illimité de Wilson pour House est touchant, mais révélateur d'une sorte de mea culpa, la rédemption et les reproches de Wilson qu'il s'est fait à lui-même car il s'en veut d'avoir abandonné son ami durant tout ce temps en prison, et il savait que jamais il ne se pardonnerait si ce dernier retourne en prison. Leur échange de regards complices fait du bien, on sent quand même que leur amitié est plus forte que jamais. C’est grâce à Wilson que House assista à sa propre délivrance d’un retour à la prison. Mais il ne pourra pas échapper aux 30 heures de consult’ que Foreman les lui a donné.
House a failli tout perdre, c’était moins un ! J’adore le Hilson et les passages Hilson !!
Voilà en gros, ma review ! Merci de m’avoir lu et tous vos commentaires sont les bienvenus.
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