C'est vrai que le revirement de House est brutal. Il se bat bec et ongles pendant tout l'épisode pour prendre son traitement, joue même avec la mort en ayant conscience qu'il peut y rester, perd ses facultés d'analyse... Avant de prendre la méthadone, il savait quels seraient les effets secondaires puisqu'il dit à peu de choses près que c'est comme prendre de l'héroïne sans en avoir tous les bénéfices et là, d'un seul coup... il laisse tomber.
Cuddy voit clair dans ses motivations en mettant le doigt sur la seule chose à laquelle il tient jalousement : son intellect. Mais c'est ce même intellect qui l'a poussé à prendre le traitement initialement... Son insistance à vouloir poursuivre le traitement prouve qu'il a mûrement réfléchi avant.
Alors les raisons ? Je crois qu'il éprouve un profond malaise, une souffrance qui n'a rien de physique, à ne pouvoir exprimer ses émotions ou ses sentiments qu'au travers d'une agressivité perpétuelle, d'un pessimisme latent ou d'un cynisme noir. Sa douleur physique à la cuisse augmente d'ailleurs symboliquement quand il a des problèmes dans sa vie sociale. Ce n'est qu'un symptôme de son mal-être.
La méthadone était une tentative avortée, car elle a agi comme un effet placebo sur lui. Je cite Martin Winckler à ce sujet :
L’effet placebo découle de la confiance de l’utilisateur dans le médicament qu’il absorbe, mais ce n’est pas un effet magique - il déclenche, à l’intérieur du cerveau, la sécrétion de substances appelées endorphines, qui soulagent la douleur et divers autres symptômes. Autrement dit, l’effet placebo est la conséquence biochimique d’une suggestion symbolique.
Je crois qu'il s'en rend compte à la fin de l'épisode, et du coup, perd tous les bénéfices temporaires octroyés par la méthadone.
J'aime à penser qu'il aimerait pouvoir changer. Il sait maintenant que c'est lui seul qui a les clés de son comportement, mais il est trop lâche ou effrayé pour affronter la vérité et se responsabiliser. Alors il préfère rester tel qu'il est : le bon vieux House qu'on connaît...
Ah, si je pouvais, je lui prescrirai du bonheur sur ordonnance... C'est le seul truc qu'il n'a pas encore essayé et qui marcherait peut-être...