Open bar (24/7)

La série : discussion générale sur Dr House.

Re: Open bar (24/7)

Messagepar Camy » Ven 17 Oct 2008 11:46

yt89 a écrit:J'arrive un peu tard, c'est une excellente idée cette discussion, mais en fait c'est bien parce que vos échanges me donnent de la matière pour réagir. Bon c'est vrai, y'a pas grand monde en fait, mais j'adore ce genre de conversations, pour moi c'est l'essence même d'un forum, surtout avec des avis aussi sympas à lire, même quand je ne suis pas forcément d'accord.

Déjà, je tenais à souligner que je connais une quantité de personnes qui regardent House comme un pur divertissement, un one man show, et donc n'entrent pas forcément suffisament dans le truc pour avoir une "relation" aux personages. C'est quelque chose que je respecte d'ailleurs, mais que je ne comprends pas, dans la mesure où toute fiction ne vaut que pour l'échos qu'elle suscite en nous.

Oh peut-être pas seulement, mais on n’y trouve sans doute pas beaucoup de plaisir si ça ne nous "parle" pas.

yt89 a écrit:Je partage tout à fait l'amour de l'ambivalence trés bien exprimé par Alienor. Je pense que tout être humain est ambivalent, que c'est par là qu'il est fascinant, et que les fictions audiovisuelles qui sont capables de ne pas négliger cette donnée essentielle sont trop rares. House est donc une denrée rare.

Pour ma part je préfère la bivalence. Il y a souvent un je ne sais quoi d’inexprimé et de non-assumé dans l’ambivalence, qui crée un malaise dans les relations. Enfin je chipote, disons que je suis plutôt pour l’honnêteté, quitte à montrer des facettes discordantes. Mais bon, tout le monde ment n’est-ce pas, et ça je le pense, surtout à soi-même. Donc on peut toujours essayer d’être honnêtes avec les autres… :D

J’ai l’impression qu’on dit la même la chose, dans le fond.

yt89 a écrit:House m'interpelle énormément. Parce que je me situe par rapport lui, non seulement en fonction de points communs, mais aussi, et tout autant, par symétrie.

[…] Bien sûr, on admire House pour son intelligence mais ce n’est pas ce qui le rend attachant. Il est blessé et ne cesse de lutter contre un ordre établi trop étriqué à son goût. Heureusement quand même que certains personnages viennent lui rappeler les limites, de temps en temps.

Comme je l'ai déjà dis, je me sens proche du personnage de Wilson en tant que je me retrouve complétement dans son désir d'amour et surtout de reconnaissance.

[…] Mais bon, je crois qu'il est le premier à souffrir de son coté faux-cul coincé. Pour moi c'est un mécanisme, il ne sait pas faire autrement, ca lui échappe: vous parliez de la "belle âme", j'ai envie de dire que Wilson serait lui une "âme en toc", en déficit absolu et alarmant d'authenticité, ce en quoi il est diamétralement opposé à House. Je crois d'ailleurs que la clé de l'amitié House Wilson, même si il y'a déjà un sujet là dessus, c'est qu'House apporte à Wilson son authenticité, là où Wilson parvient à canaliser celle de House par son arsenal moral.

Oui, tout à fait d’accord. Le côté moralisateur de Wilson peut agacer mais heureusement "pour lui" il ne se réduit pas à ça, et sans répondant House partirait en live, il perdrait toute crédibilité, même fictive.

yt89 a écrit: […] Le rapport avec House, vous l'avez peut-être deviné:
On peut penser que House représente l'ordre 1, celui de la technique objective: "c'est possible, alors je dois le faire (sogner par tous les moyens), c'est la vérité alors elle doit être dite (le fameux "tout le monde ment" et l'obssession de la vérité chez House), je ne peux savoir qu'en expérimentant, alors j'essaye (y compris si ca peut me tuer, par éléctrocution par exemple...).

A priori, House c’est le rationaliste pur. Mais si on l’aime c’est bien parce qu’on s’aperçoit rapidement (comme pour Sherlock, au passage), qu’à sa façon il a des coups de cœur, il souffre, il a des vices. La rationalité pure c’est une fiction utile dans de nombreux domaines mais je ne crois pas que ça existe : à mon avis, la rationalité est indissociable du désir qui la porte, des émotions qui l’accompagnent (même "étouffées"). Enfin, ce serait un long et passionnant débat, je ne sais pas si c’est le lieu. A toi de voir. ;)

yt89 a écrit:On peut penser que Wilson représente l'ordre 3, celui de la morale: il faut faire ce qui convient le mieux, ce qui est le mieux pour tout le monde, ce qui s'approche le plus du consensus. Il ne faut pas manquer de tact, ni manquer à son devoir supposé, ce qui suppose un respect scrupuleux des conventions, de toutes sortes. Quitte à imposer ses régles et les conventions aux autres, parce que c'est la seule façon d'être des gens "bien".

Oui, tout à fait. Wilson illustre aussi combien c’est la demande d’amour qui nous conduit, à l’origine, à accepter l’autorité. House illustre, lui, combien la colère peut vous amener à refuser des principes qui vous auraient protégé. Ça fait de lui un créateur, mais il est toujours sur la brèche.

yt89 a écrit:Et Cuddy est à mon avis absolument essentielle parce qu'elle incarne l'ordre 2, qui fait la jonction entre House et Wilson, entre la technique et la morale, entre la médecine pure et l'aspect humain,et surtout, entre l'efficacité et le respect des régles. Cuddy fait de la politique. Elle représente "la loi" de l'hopital, encadrant House tout en lui offrant la possibilité d'exprimer sa compétence.
Ce rôle d'interface entre les deux, de jonction, qu'on voit d'ailleurs bien quand elle se la joue conseillére conugale pour House et Wilson, est importantissime dans la série, par rapport à la psychologie des personnages.

Cuddy c’est plutôt une maman, je trouve. Mais là peut-être que je délire. Ce que je veux dire, avec un homme un tant soit peu autoritaire à la place de directeur, la série n’aurait pas été possible. Cuddy représente peut-être l’autorité mais elle est surtout "bonne pâte". Elle protège House de lui-même (et l’hôpital par la même occasion).

yt89 a écrit:Désolé pour ce trés long message, je ne sais pas être concis, va falloir que j'apprenne d'ailleurs...

Merci pour cette réponse intéressante et très riche. ;)
Et désolée de fragmenter ton message, moi j’ai plutôt la flemme de développer…

A la prochaine. :)
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Re: Open bar (24/7)

Messagepar Camy » Ven 17 Oct 2008 12:01

Alienor a écrit:L'ambiguité, l'ambivalence, les entre-deux...
Intéressant parce que ça a du sens.
Ça sort du noir et du blanc, du Bien et du Mal....

Mince alors, j'ai crû que tu me draguais. :mdr:
Non je blague. Enfin... :oops:
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Re: Open bar (24/7)

Messagepar Alienor » Ven 17 Oct 2008 12:57

Je suis classiquement, définitivement hétéro...
Désolée. :oops:
House: I said I was an addict. I didn't say I had a problem.
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Re: Open bar (24/7)

Messagepar Camy » Ven 17 Oct 2008 13:08

No problem. :)
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Re: Open bar (24/7)

Messagepar Camy » Ven 17 Oct 2008 13:10

En fait moi aussi, à la base...

Passons.
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Re: Open bar (24/7)

Messagepar yt89 » Ven 17 Oct 2008 17:22

Oh peut-être pas seulement, mais on n’y trouve sans doute pas beaucoup de plaisir si ça ne nous "parle" pas.


Je trouve surtout, mais c'est discutable, que si ça ne nous parle pas, on s'ennuie. Sans même parler de réflexion profonde ou de problèmes dramatiques (au sens du "drame" en tant que fiction à intrigue, "drama" diraient les américains), tout bêtement, une série comique, même trés bien écrite, même avec toutes les qualités du monde, aura beaucoup de mal à interesser celui qui n'en maitrise pas les codes, au moins un minimum.
C'est pour ca qu'une série comme The Office, qui fait de l'humour de cadre sup, de CSP+ comme on dit, dont je reconnais qu'elle est bien faite, va avoir beaucoup de mal à m'arracher un sourire.


Pour ma part je préfère la bivalence. Il y a souvent un je ne sais quoi d’inexprimé et de non-assumé dans l’ambivalence, qui crée un malaise dans les relations. Enfin je chipote, disons que je suis plutôt pour l’honnêteté, quitte à montrer des facettes discordantes. Mais bon, tout le monde ment n’est-ce pas, et ça je le pense, surtout à soi-même. Donc on peut toujours essayer d’être honnêtes avec les autres… :D

J’ai l’impression qu’on dit la même la chose, dans le fond.


Je suis tout à fait d'accord avec toi. Et comme tu le soulignes trés bien, l'ambivalence est certainement plus réaliste que la bivalence, surtout si l'on s'en tient à la doctrine Housienne, bien que la bivalence soit certainement préférable. Cela dit si nous étions ce qui est souhaitable et si nous faisions ce qui est préférable, en toutes occasions, ça se saurait :)

Bien sûr, on admire House pour son intelligence mais ce n’est pas ce qui le rend attachant. Il est blessé et ne cesse de lutter contre un ordre établi trop étriqué à son goût. Heureusement quand même que certains personnages viennent lui rappeler les limites, de temps en temps.

C'est intéressant ce que tu écris, parce que ca met bien en relief le fait qu'House, tout en rejettant l'autorité, est en demande de pédagogie. C'est encore une fois un problème fondamentalement "parental". Donnez-lui un ordre, il vous enverra au diable. Faite lui la leçon, expliquez lui quelque chose, et il en tiendra énormément compte, sans pour autant l'admettre.



A priori, House c’est le rationaliste pur. Mais si on l’aime c’est bien parce qu’on s’aperçoit rapidement (comme pour Sherlock, au passage), qu’à sa façon il a des coups de cœur, il souffre, il a des vices. La rationalité pure c’est une fiction utile dans de nombreux domaines mais je ne crois pas que ça existe : à mon avis, la rationalité est indissociable du désir qui la porte, des émotions qui l’accompagnent (même "étouffées"). Enfin, ce serait un long et passionnant débat, je ne sais pas si c’est le lieu. A toi de voir. ;)

Désolé d'être trés, trés ethnocentriste pour le coup, mais tout cela me fait songer qu'House incarne trés bien l'esprit des Lumières. Esprit d'examen, rationalisme, logique, connaissance, curiosité, ET rejet de l'ordre établi. Et pour pronlonger ce que tu dis et qui mériterait en effet qu'on s'y attarde davantage, derière la revendication d'objectivité que porte la "rationalité pure" se cache évidemment une quête de réponses qui est, bien sûr, spirituelle. Le rationalisme, c'est un peu la religion du factuel, avec tout ce que le concept comporte comme limites, mais aussi comme nuances, comme toute autre religion. Or, la nuance, c'est une matière première de subjectif, qui est, si l'on veut être un peu caricatural, l'ennemi public numéro 1 du rationalisme. Pas étonnant dés lors qu'House veuille absolument ériger les comportements humains et leurs mécaniques relationnelles en science objective, faite d'aphorismes savoureux. Seulement, il est bien sûr piégé par sa propre subjectivité, et c'est heureux du reste: Exactement comme pour celui des Lumières, le rationalisme Housien répond, me semble t-il, à une aspiration à la liberté, à l'affranchissement. Sauf que les rationalistes purs et durs oublient peut-être que là où le factuel est radical, la liberté est relative, ou n'est pas. Pas de liberté sans compromis. Pas de compromis sans modération du rationalisme.



Oui, tout à fait. Wilson illustre aussi combien c’est la demande d’amour qui nous conduit, à l’origine, à accepter l’autorité. House illustre, lui, combien la colère peut vous amener à refuser des principes qui vous auraient protégé. Ça fait de lui un créateur, mais il est toujours sur la brèche.

Absolument. En prenant deux voies différentes, ils sont confrontés au même problème: leur expression est entravée.
Pour House, c'est parce qu'il n'a aucun support sur lequel prendre appui. Pour Wilson, c'est parce que le support sur lequel il s'appuie est si lourd, si volumineux, qu'il prend tout l'espace. Dans les deux cas cela porte entrave à la capacité de mouvement.
Si je dessine un bonhomme sur une feuille blanche, sans rien d'autre, ce n'est qu'un bonhomme dans le vide, perdu, "nihiliste" ( :) ) tel qu' essaye de paraitre House (sans y parvenir, heureusement) faute d'avoir trouvé des réponses dans le spirituel.
Si je dessine un bonhomme sur une feuille blanche et que je fixe ce bonhomme dans un cadre, dans un contenu spatial, il aura alors des repéres. Mais si ce cadre est "saturé", il devient un mur, une cloison dont découle la "rigidité" de Wilson.

Cuddy c’est plutôt une maman, je trouve. Mais là peut-être que je délire. Ce que je veux dire, avec un homme un tant soit peu autoritaire à la place de directeur, la série n’aurait pas été possible. Cuddy représente peut-être l’autorité mais elle est surtout "bonne pâte". Elle protège House de lui-même (et l’hôpital par la même occasion).

J'aime bien cette image, c'est bien vu. Si je voulais chipoter et être chiant, je dirais que même si à titre personnel je partage ton opinion, on peut s'interroger sur la légitimité de la distinction sexuelle que tu fais. Je suis persuadé qu'un homme, même chef, peut, tout en étant ferme, être protecteur. De même qu'une femme peut, parfois justement pour assoir une forme de légitimité sur le machisme ambient, tomber dans l'autoritarisme, qui n'est pas de l'autorité mais bien une question d'ego qui utilise les rapports de force à des fins personnelles et non pas régulatrices.
En gros Cuddy est une excellente patrone, mais pas parce que c'est une femme, ou plutôt pas grâce au fait qu'elle soit une femme, mais parce qu'elle a à la fois l'autorité, la compétence, la sensibilité et la compréhension requise.
J'ai la faiblesse de croire, peut-être est-ce une douce utopie, que des hommes peuvent trés bien avoir les mêmes qualités.
En tout cas pour moi il n'y a pas de régles en la matières, mais je conçois trés bien qu'on puisse penser que je tombe dans une forme d'angélisme en soutenant cela, qui nierait certains mécanismes...objectifs!
C'est sur que je m'éloigne sûrement de la conception freudienne (je dis "sûrement", parce que mes connaissances en la matières sont limitées) du papa et de la maman.
Cela dit, le papa et la maman chez Freud, si mes vagues restes de culture G ne me trahissent pas sur ce coup, sont des objets sociaux définis par leur fonction davantage que par leur sexe si je ne m'abuse, non?
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Re: Open bar (24/7)

Messagepar Alienor » Ven 17 Oct 2008 22:10

Je viens de passer une heure à répondre à cet échange tout à fait fascinant... et j'ai perdu mes notes.
Serait-ce un acte manqué significatif ? Ragghhhh ! Je suis folle de rage en tous cas.

Je vais donc plutôt que tout recommencer essayer de reprendre des points qui m'ont particulièrement interpelés (quelque part au niveau du vécu ! ;) )

A propos de codes : nous ne comprenons et ne nous attachons (ou pas d'ailleurs) qu'à ce que nous saisissons avec un minimum de sens, c'est certain. Or qu'est-ce qu'un code ? C'est ensemble de coutumes ou de règles (écrites ou non), que partagent un groupe d'individus, une société. Et sans faire de sémiotique, c'est un ensemble de règles ou contraintes qui assurent le fonctionnement du langage, qui établi la correspondance entre signifiant et signifié ("ceci n'est pas une pipe" de Magritte, illustre parfaitement l'écart qu'il peut y avoir entre les deux, c'est une question de représentation et pas seulement picturale !). La difficulté et la magie aussi, c'est que malgré la complexité nous arrivons à partager sur le signifié avec les signifiants parfois réduits que nous avons à notre disposition !
Quant on dit de quelqu'un qu'il est aux antipodes, il s'agit bien là d'une distance culturelle, sociale, née de la place des hommes dans un espace-temps défini dans un environnement distinct : un seul exemple : Les Inuits n'ont pas moins de 17 mots pour nuancer ce que nous ne pourrions traduire que par le seul adjectif "blanc". Parce que c'est simplement vital. Une question de survie, ces mots servant à qualifier l'état de la banquise. Le code est différent.

À propos de l'ambivalence. Elle est par nature non assumée et implicite, puisque qu'il s'agit d'osciller entre plusieurs options souvent contradictoires pour ne pas dire opposées. L'ambivalence (au sens psychanalytique du terme) est une des composante fondamentale de la personnalité des schizophrènes. Ce qui en dit long sur les risques de l'ignorer. Mais sans aller jusque-là, le sens courant du terme (j'aime aussi sa proche cousine "ambiguité") me paraît fascinant à explorer par ce qu'elle révèle de failles, de jeu (au sens aussi de deux pièces qui bougent) et aussi parce qu'elle parle de marge.
Or tout ce qui est à la marge ou en marge est par essence déstabilisant, voire dangereux mais aussi, et c'est tout l'intérêt, formidablement créatif.Et c'est bien qu'il frôle sans cesse la marge que House est génial. ce qui m'amène directement au paragraphe suivant.

House, le rejet de l'autorité et son besoin de pédagogie :
Plus que d'être "convaincu" par un "parent", House a besoin de donner du sens. Il est certainement têtu mais pas borné. Il est capable d'accepter de renoncer à certaines décisions non parce que l'autorité (le parent) lui a pédagogiquement prouvé qu'il le fallait mais parce qu'il y voit un sens, un cohérence, un choix acceptable même si ce n'est pas le sien. Il se frotte au cadre, parce qu'il limite son action, mais il ne le rejette pas en bloc et même il le cherche constamment, parce que si c'est un frein à ses actions c'est aussi un formidable stimulant à sa créativité. Pour utiliser encore une fois un terme dans sa polysémie(vous avez remarqué, j'adore ça ), je dirais que House est contre la cadre : contre parce qu'opposé et contre aussi sens de ... se blottir contre par que être limité et contenu c'est sécurisant (comment ça, c'est parce que je pense à Cuddy ?) Non, sérieusement, les limites du cadre et de la Loi, développent la créativité parce que celle-ci doit dépasser ces limites mais a besoin de s'excercer dans un minimum de sécurité (psychique, je veux dire).

Et puisqu'on parle de pédagogie, House est lui-même assez bon dans ce domaine, avec sa pratique de la maïeutique socratique et ses métaphores absolument ... ébouriffantes ! ;) C'est juste qu'il manque peut-être un peu de ... bienveillance avec ses élèves !

L'homme des Lumières : Alors ça j'adore ! Parce que ça m'est venu à l'esprit plusieurs fois. Et là encore, il s'agit de quête de sens, de recherche de preuves, de débusquer la Vérité dans les éléments "objectifs" du réel donné à voir. Mais House est un homme du XXième siècle aussi. Notre connaissance du Réel (si tant est qu'il existe ! :) , est limitée par notre perception et nos modèles d'explicitation du monde. Car nous sommes limités par nos sens et notre place de sujet participant à ce monde. La quête de House, sa soif de savoir(s) (au sens résoudre l'énigme, mais aussi d'accumuler des savoirs) est à la fois un essai désespéré (parce qu'impossible) de contrôler au minimum le Réel et une quête spirituelle, une recherche de réponse au chaos ambiant (c'est quelqu'un de fondamentalement pessimiste mais qui a une puissance de vie fabuleuse, et là, je sens que je vais reparler de la résilience, si ça intéresse quelqu'un !).
Ce qui fait basiquement penser aux lumières à propos de House c'est sa culture phénoménale (encore la recherche obsessionnelle de réponses probablement), et ses savoirs et talents personnels très variés tous au service de son art du diagnostic : des sens surdéveloppés (d'ailleurs tout un monde sensitif pour ne pas dire sensuel à explorer :oops: ), des connaissances éclectiques mais approfondies dans domaines variés (non, je ne fais pas allusions aux soaps !)

À propos de Cuddy :
Je dirais pour reprendre un terme psychologique que Cuddy est "contenante" plus que maternante dans son rôle de directrice. Et le contenant qu'il soit psychique ou non a tout à voir avec le cadre !
La vulgarisation de la psychologie, si elle a eu un impact très positif, a toutefois entretenu ou créé une confusion en almagamant l'ordre du symbolique et le celui du réel. Le Père, la Mère, sont à comprendre au sens symbolique et non littéral. Une mère ou un père qui élève un enfant seul, peut très bien jouer les deux rôles symboliques, voire aucun des deux ! Et tu as complètement raison de dire que ce sont des symboles sociaux (et non sexuels ou sexués) puisque la psychanalyse a montré nettement qu'appliquée à des cultures non occidentales, elle ne constituait plus un modèle d'explicitation cohérent du réel.

Finalement, ce message est largement aussi long que le premier !
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Re: Open bar (24/7)

Messagepar yt89 » Sam 18 Oct 2008 02:42

Je suis un peu fatigué et je suis supposé me lever relativement « pas tard » pour cause de rendez-vous demain. La raison m’inciterait donc plutôt à aller me coucher bien sagement et à répondre tranquillement et ultérieurement à ton intervention…sauf qu’elle évoque beaucoup trop de choses passionnantes pour que je puisse laisser passer ça !

Alienor a écrit:Je viens de passer une heure à répondre à cet échange tout à fait fascinant... et j'ai perdu mes notes.


Là, tout de suite, je ne peux m’empêcher de réagir instinctivement par un « ah c’est coooon hein ? », que j’affectionne tout particulièrement et qui me semble particulièrement adapté à la situation.

Serait-ce un acte manqué significatif ? Ragghhhh ! Je suis folle de rage en tous cas.


Je ne sais pas si c’est un acte manqué. Tout dépend de la nature de l’incident. Moi, je me plais souvent à incriminer gratuitement mon ordinateur dans ces cas là. Je vais d’ailleurs commencer à écrire une thèse consacrée aux répercussions énormes qu’aurait eu l’utilisation de préservatifs par les parents de Bill Gates le jour de sa conception. Je sais, dis comme ça ça a l’air « grinçant », mais c’est justement par là que le lubrifiant contenu dans le préservatifs prend une importance centrale. Désolé, quand je suis fatigué j’ai tendance à foncer systématiquement dans le graveleux pas drôle, et le pire c’est que si ça se trouve ton ordinateur ne tourne pas sous windows…

Là je me rends compte qu’en plus je suis supposé faire court, et que je perds du temps pour rien. Et de surcroît je me permets une familiarité peut-être mal venue, comme pour l’utilisation de tutoiement sur un forum : rien n’indique que les personnes à qui je m’adresse ou qui me lisent soient de la même génération que moi : dans la vie je m’impose de toujours vouvoyer les gens au départ, je ne vois pas pourquoi Internet rendrait cette règle caduque. Mine de rien, on est aussi dans le langage et ses conventions là.

Je vais donc plutôt que tout recommencer essayer de reprendre des points qui m'ont particulièrement interpelés (quelque part au niveau du vécu ! ;) )


Ton organisation va peut-être me sauver en m’évitant de trop digresser :


Ce que tu expliques à propos des codes est extrêmement intéressant. Cela met en avant et insiste sur le fait que le langage soit à la fois à la base de toute chose et simultanément son illustration. C’est à la fois un matériau universel et premier de manufacturation, et l’outil permettant de travailler ce matériau. Tout est infinité de langages et de combinaison de langages, de la formulation d’une phrase à la fabrication de n’importe quel objet. Le langage intervient à la fois dans la conception et dans la confection. Il est une infinité de multitudes. C’est pourquoi il est absurde de le hiérarchiser, que ce soit d’un point de vue qualitatif ou quantitatif. Chaque groupe d’individus, à fortiori chaque individu à son langage propre, évolutif. Voilà pourquoi, par extension, rigoureusement personne n’est inculte : exister, c’est se cultiver. Ce qui fait la différence à mon avis, c’est la curiosité, et le fait d’aller au bout de sa curiosité ou non. Une partie des gens peut reconnaître (volontiers, en l’assumant, ou au contraire avec honte et/ou en culpabilisant…ou les deux à la fois si l’on fait preuve… d’ambivalence !) une certaine paresse générale, et donc intellectuelle, qui peut avoir tendance à entraver l’ouverture d’esprit : il ne s’agit surtout pas de mépriser ce que l’on ne comprend pas, mais plutôt de ne pas forcément faire l’effort de s’y intéresser, essentiellement par flemme .A fortiori, il arrive que certaines personnes assimilent des choses de manière passive la plupart du temps, à la manière d’une éponge, sans que cela ne résulte d’une véritable démarche volontaire. Le risque, c’est bien évidemment que le nombrilisme que cela suscite ne verse trop dans une autosatisfaction génératrice d’intolérance. Mais attention, comprendre un code, le concevoir, le ressentir même, ne signifie pas forcément qu’on soit capable de le maîtriser ou même basiquement de s’en servir nous-même, ce qui est très frustrant. Ce qu’on appelle être paumé, ou à la marge, de mon point de vu, c’est être dans l’incapacité de faire usage d’un code alors même qu’on le connaît fondamentalement. Et comme tout code est bancal et en mutation permanente, nous sommes tous plus ou moins paumés, mais ceux qui s’en sortent le mieux sont ceux qui arrivent à composer avec cela. En admettant que cela relève de l’aptitude à s’adapter continuellement, on est alors en pleine résilience, enfin sous réserve que j’utilise ce terme à bon escient dans la mesure où je ne fais que commencer à effleurer de loin la notion. Qui dit résilience dit douleur. Cela impliquerait que communiquer est douloureux. Mais l’un des grand message de House à mon avis, est de nous montrer que ne pas communiquer est encore plus douloureux. Que fuir la douleur, c’est le moyen le plus sûr de la faire croître. La capacité à surmonter et à accepter la douleur et l’épreuve, (autrement dit la résilience) est vitale. Elle détermine la viabilité ou non d’un être humain.

Etre à la marge, c’est avant tout défricher et tâtonner, recycler des composantes de notre environnement en les combinant ou en les optimisant. Donc oui, mille fois oui, un marginal est par essence un créatif. Mais l’intérêt de flirter avec les limites et les frontières, c’est surtout d’avoir des points de repères multiples sans laquelle la créativité est impossible. On ne peut pas créer à partir du néant, on a besoin de matière. D’un certain point de vue, la matière, et la nature des différentes composantes qui en sont composées s’imposent à nous, d’où le terme de « contrainte ». Mais pour moi l’utilité fondamental de la contrainte, c’est qu’elle organise un équilibre. Ça rejoint complètement ce que tu dis sur le besoin de sécurité. Libre à nous (et en l’occurrence à House !) d’envoyer balader les contraintes, mais à la condition sine qua non de remplacer l’équilibre existant par un nouvel équilibre, qui induit de facto de nouvelles contraintes. D’ailleurs House s’en impose.
Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme, c’est également une ligne directrice de la série à mon sens.



Concernant la grande culture de House, cela rejoint ce que j’ai développé plus haut : il est l’antithèse du nombriliste paresseux, tout en s’efforçant d’y correspondre un maximum à la surface, aux yeux d’autrui. Il est perfectionniste, et il est son propre prisme à travers lequel il va en réalité s’intéresser aux autres, là où les nombrilistes paresseux, dont je fais partie (et l’utilisation de la première personne, pourtant haïssable à ce qu’on dit, dans ma phrase en est la preuve !) va par symétrie rester dans le superficiel et se servir de l’observation des autres uniquement pour la ramener à soi.

Punaise, il est 2 heures 40 du mat’, me suis pas « contenu » finalement moi non plus…
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Re: Open bar (24/7)

Messagepar Alienor » Sam 18 Oct 2008 15:19

Je suis confuse, il y a longtemps que je n'avais pas empêché un homme de dormir... du moins pour une raison purement intellectuelle ! :oops:

Et peut-être es-tu un peu devin, en effet, je n'ai pas de PC et je ne travaille pas sous Windows (au passage ton paragraphe sur Big Bill Brother m'a fait mourir de rire).

Ce que j'apprécie dans les échanges que nous avons en ce lieu, c'est la façon dont nous nous rejoignons à travers des points de vue - ou devrais-je dire des positions - différents. À travers différentes grilles de lecture ou divers modèles d'interprétations de la réalité : sociologie,ethnologie, histoire, arts, psychologie et psychanlyse....linguistique et sémiotique.

Je reviens donc à la linguistique pour reparler des codes et reprendre brièvement (enfin autant que faire se peut). Tout ce que tu dis sur le langage comme étant à la fois production et et outil de production, signifiant et signifié, est tout à fait juste. Et tout ce que avons fait jusqu'ici (et pour encore longtemps, j'espère), c'est du méta-langage . C'est-à-dire 'se positionner "au-dessus" du discours (de l'oeuvre, de l'écrit, de la langue orale..., ici de House),pour en analyser le fonctionnement, les rouages, tout en sachant bien qu'on ne peut s'en détacher ou plus exactement extirper la part de subjectivité qui colore heureusement notre raisonnement (revoilà les limites des Lumières... :). Explorer à la fois des contenants (sans jeux de mots ! ou plutôt si !) et des contenus, et principalement comment les uns sont dépendants des autres et inversement. Il a quelque chose de vertigineux à explorer ainsi l'existence et l'essence d'un contenu, d'une oeuvre, parce qu'au bout du compte c'est un voyage intérieur que l'on fait.

Plus le langage, au sens large de réprésentation et expression, est complexe et riche, plus il fait écho.Plus il pose de questions, et plus il apporte d'éléments de compréhension du monde et de nous-mêmes. C'est bien là, à mon sens, la différence entre une oeuvre de qualité et une production de bas étage.

Ou comment passer du méta-langage à la méta(-)physique !
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Messagepar Camy » Dim 19 Oct 2008 19:11

YT89,

En effet, on s'ennuie lorsqu’une fiction ne nous parle pas, disons-le clairement : on se fait ch... Si j'ai insisté sur le terme "plaisir", c’est parce qu’on peut aussi se reconnaître dans des histoires ou des personnages qui éveillent en nous de la souffrance. C’est pour cette raison que je n’aime pas les séries médicales, en général : trop de pathos, voire trop de sentimentalisme. Les drames fictifs ne m’intéressent pas, je regarde des séries surtout pour m’amuser… pas toi ?

yt89 a écrit:Désolé d'être trés, trés ethnocentriste pour le coup, mais tout cela me fait songer qu'House incarne trés bien l'esprit des Lumières. Esprit d'examen, rationalisme, logique, connaissance, curiosité, ET rejet de l'ordre établi. Et pour pronlonger ce que tu dis et qui mériterait en effet qu'on s'y attarde davantage, derière la revendication d'objectivité que porte la "rationalité pure" se cache évidemment une quête de réponses qui est, bien sûr, spirituelle. Le rationalisme, c'est un peu la religion du factuel, avec tout ce que le concept comporte comme limites, mais aussi comme nuances, comme toute autre religion. Or, la nuance, c'est une matière première de subjectif, qui est, si l'on veut être un peu caricatural, l'ennemi public numéro 1 du rationalisme. Pas étonnant dés lors qu'House veuille absolument ériger les comportements humains et leurs mécaniques relationnelles en science objective, faite d'aphorismes savoureux. Seulement, il est bien sûr piégé par sa propre subjectivité, et c'est heureux du reste: Exactement comme pour celui des Lumières, le rationalisme Housien répond, me semble t-il, à une aspiration à la liberté, à l'affranchissement. Sauf que les rationalistes purs et durs oublient peut-être que là où le factuel est radical, la liberté est relative, ou n'est pas. Pas de liberté sans compromis. Pas de compromis sans modération du rationalisme.

Bon, "esprit des lumières", ça ne me parle pas. Les lumières se sont autoproclamées. En définitive, il s’agit d’un ensemble improbable, celui constitué par des intellectuels qui rejetaient l'obscurantisme et critiquaient le pouvoir (absolu). Hors contexte historique, ce sont des intellectuels classiques. Et House, comme le fait remarquer Aliénor, est contre - tout contre l'autorité, mais il n'est pas politisé, et il vise encore moins à éveiller les consciences endormies de ses interlocuteurs.

D’ailleurs, Aliénor, puisqu’on en parle... :siffle: je ne vois pas en quoi House pratiquerait la maïeutique ??! Il est très égocentrique, et s'il admet la nécessité d'avoir un répondant, c'est avant tout pour être efficace. Autrement dit, et ça me semble assez clair, la plupart du temps (sauf exception...), il instrumentalise les autres. Il évite de s’impliquer parce qu’il ne veut rien savoir de ses émotions, pas parce qu’il initie l’autre à un quelconque savoir sur lui-même.

YT89, là où je ne te suis pas non plus (eh bien ! lol), c’est lorsque tu évoques la dimension "spirituelle" de la démarche de House. Il recherche certes la vérité mais il est ancré dans le concret. Les grands idéaux me semblent à l’opposé de son personnage. Ceci dit, peut-être faut-il que nous nous entendions sur le terme de "spirituel", pour moi spirituel = préoccupations métaphysiques, donc...

Et enfin, tu as raison pour Cuddy, elle est plus "contenante" que "maternante". Rassure-toi, mon exemple d'un directeur autoritaire ne relève d’aucune misandrie. Simplement, il y a entre House et Cuddy une tension sexuelle (qui, je l'espère, va se concrétiser) qu’il n’y aurait probablement pas avec Mr le Directeur. :mdr:
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Messagepar Alienor » Dim 19 Oct 2008 23:32

Camy a écrit:
D’ailleurs, Aliénor, puisqu’on en parle... :siffle: je ne vois pas en quoi House pratiquerait la maïeutique ??! Il est très égocentrique, et s'il admet la nécessité d'avoir un répondant, c'est avant tout pour être efficace. Autrement dit, et ça me semble assez clair, la plupart du temps (sauf exception...), il instrumentalise les autres. Il évite de s’impliquer parce qu’il ne veut rien savoir de ses émotions, pas parce qu’il initie l’autre à un quelconque savoir sur lui-même.


Et pourtant, tous ceux qui ont bossé avec House reconnaissent qu'ils ont beaucoup appris !
Il faudra qu'à l'occasion, je revienne sur le terme égocentrique, qui ne me parait pas tout à fait adapté. (Cameron est égocentrique, concevant le monde et les autres en fonction d'elle-même, par ex). D'ailleurs le refus de l'implication est me semble-t-il contradictoire avec l'égocentrisme.
Il ne fait peut-être pas de la maïeutique au sens ou effectivement, l'enseignement ne l'intéresse pas, par contre la manière dont il conduit les diagnostics en relève bien un peu, en plus de la dialectique. La différence peut-être est qu'il se met dedans, alors que Socrate est "celui qui sait". En effet, la solution vient souvent du fait que ses interlocuteurs sont mis face à leurs propres contradictions, ses questions ont pour but de mettre à jour puis de confronter les idées de ses collaborateurs, pour en examiner ensuite la cohérence : s’agit-il d’une hypothèse farfelue ou de quelque chose de valable ou d'utile ?

Camy a écrit:YT89, là où je ne te suis pas non plus (eh bien ! lol), c’est lorsque tu évoques la dimension "spirituelle" de la démarche de House. Il recherche certes la vérité mais il est ancré dans le concret. Les grands idéaux me semblent à l’opposé de son personnage. Ceci dit, peut-être faut-il que nous nous entendions sur le terme de "spirituel", pour moi spirituel = préoccupations métaphysiques, donc...


Alors là, je dois dire que je ne suis pas du tout d'accord avec toi. Si quelqu'un est fasciné par le spirituel, c'est bien House ! il n'y a qu'à observer ce qu'il est capable de faire pour vérifier des hypothèses dont le moins qu'on puisse dire c'est qu'elles ne sont pas ancrées dans le concret (par ex quand il enfonce le couteau dans la prise !). De plus je ne crois pas qu'un homme comme lui s'intéresse aux écrits sacrés juste pour satisfaire une curiosité intellectuelle ou culturelle. House est certes, un athée convaincu. Mais il a certainement conscience de l'existence une dimension spirituelle chez l'individu. Ceci sans parler religions ou croyances mais plutôt en termes d'aspiration... Cela va avec sa soif de réponses... Son besoin de rendre le foutoir ambiant cohérent. Ceci dit les grands idéaux ne sont pas sa tasse de thé, il est trop cynique pour cela. Il est plus proche des besoins de l'individu que de la société entière dont il n'a que faire. Il a montré à maintes reprises sa compréhension et j'irai même jusqu'à dire sa compassion, envers certains patients, ceci en toute discrétion.

Évidemment, pour clore le paragraphe, je ne résiste pas à la polysémie du terme spirituel, et là où tu seras obligée d'être d'accord avec moi ( ;) ), c'est que House est un homme très spirituel, au sens où il a beaucoup d'esprit !

Camy a écrit:Et enfin, tu as raison pour Cuddy, elle est plus "contenante" que "maternante". Rassure-toi, mon exemple d'un directeur autoritaire ne relève d’aucune misandrie. Simplement, il y a entre House et Cuddy une tension sexuelle (qui, je l'espère, va se concrétiser) qu’il n’y aurait probablement pas avec Mr le Directeur. :mdr:


LOL ! Athées, agnostiques, croyants, croisons les doigts pour que ton vœu se réalise !
Et oui, j'ai toujours, souvent, parfois, de temps en temps, une fois de temps en temps, raison. Je commence à m'y connaitre en contenants psychiques ou non !
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Messagepar yt89 » Lun 20 Oct 2008 00:44

Tout d'abord, j'aimerais que tu me précises ce que tu désignes par "drames fictifs", parce que dans mon esprit cela couvre un champ trés vaste. Pour moi toute histoire est un drame, et dés lors que cette histoire a été inventée, écrite, ou même partiellement écrite, elle est fictive. Que ce soit un long métrage ou un court métrage, une série de 20 minutes ou de 45 minutes, un roman ou une nouvelle.

Bon, "esprit des lumières", ça ne me parle pas. Les lumières se sont autoproclamées. En définitive, il s’agit d’un ensemble improbable, celui constitué par des intellectuels qui rejetaient l'obscurantisme et critiquaient le pouvoir (absolu). Hors contexte historique, ce sont des intellectuels classiques. Et House, comme le fait remarquer Aliénor, est contre - tout contre l'autorité, mais il n'est pas politisé, et il vise encore moins à éveiller les consciences endormies de ses interlocuteurs.

Je te comprends tout à fait. Les Lumières, non seulement à la base c'est déjà une notion abstraite et floue, mais en plus, chacun s'approprie cette notion comme il le souhaite.
Pour moi, le contexte historique justement, n'est pas ce qui prime. Je laisse ca aux historiens qui tentent d'établir des chronologies, de délimiter des périodes historiques et des phénomènes. Pour moi, l'esprit des lumières, c'est plus un ensemble de valeurs, qui existait avant, et qui survit sociologiquement (jusqu'à aujoud'hui encore) à l'étiquette chronologique qu'on lui colle.

De tout temps il y'a eu des gens qui "tiraient" dans le sens de ces valeurs. C'est pour ca que même si on peut évidemment être en désaccord avec mon rapprochement avec House, l'ancrage temporel dans le XXI éme Siècle de celui-ci me parait être un argument irrecevable puisqu'on parle de valeurs idéologiques et non d'idéologie historique ou politique homogène (comme par exemple le Socialisme de Marx en était une). Or les valeurs idéologiques qu'on lie aux lumières sont absolument atemporelles et donc a fortiori apolitiques. La seule chose que je peut éventuellemnt suggérer de haut de ma négligeable et minuscule opinion personnelle, c'est que ces valeurs sont identitaires et que j'ai envie de penser qu'elles relient, peut-être un certains nombres de personnes, par ailleurs trés différentes les unes des autres dans ce pays et sur ce continent, et que si l'exception culturelle française n'est pas un mythe, il faut la chercher quelque part dans cet ensemble de valeurs qu'on acole par comodité et arbitrairement aux phéonomène étiqueté sous le terme de "Lumières".

je ne vois pas en quoi House pratiquerait la maïeutique ??! Il est très égocentrique, et s'il admet la nécessité d'avoir un répondant, c'est avant tout pour être efficace. Autrement dit, et ça me semble assez clair, la plupart du temps (sauf exception...), il instrumentalise les autres. Il évite de s’impliquer parce qu’il ne veut rien savoir de ses émotions, pas parce qu’il initie l’autre à un quelconque savoir sur lui-même.

Ca ne m'est pas destiné mais je vais répondre quand même...hihi

Le fait qu'il instrumentalise les autres (ce qui, soit dit en passant est son mode de fonctionnement avec absolument tous les êtres humains qu'il rencontre) est un fait qui n'empêche en rien et ne contredie en rien le fait que, paralellement, il se soucie de la formation, de l'apprentassage, de l'initiation de son équipe. Ce souci "pédagogique" apparait me semble t-il assez nettement au fil de la série. Et en premier lieu dans la manière qu'il a de
choisir son équipe et de la tester, de l'"interroger" (le reality show de la saison 4 nous le montre trés bien mais ca a toujours été le fonctionnement de House, y compris avec Cameron, Foreman et Chase). On sait qu'il n'avait pas choisi ces trois là par hasard, qu'ils répondent à la volonté de House de mélanger des itinéraires atypiques, des tempéraments marqués qui seraient succeptibles d'apporter du mouvement et de la variété dans l'échange, base de l'enseignement tel "de terrain" façon House.
Il est aussi trés clair de mon point de vue qu'il accorde beaucoup d'importance à son rôle "formateur" ( par exemple, entre autres, quand il dit à Cameron qu'il est 'fier d'elle', tel un prof qui se réjouirait d'un progrés d'une éléve, ou quand il laisse penser qu'il voit en Foreman son successeur potentiel, notamment à travers sa réaction lorsque celui-ci démissionne)

là où je ne te suis pas non plus (eh bien ! lol), c’est lorsque tu évoques la dimension "spirituelle" de la démarche de House. Il recherche certes la vérité mais il est ancré dans le concret. Les grands idéaux me semblent à l’opposé de son personnage. Ceci dit, peut-être faut-il que nous nous entendions sur le terme de "spirituel", pour moi spirituel = préoccupations métaphysiques, donc...

Pour moi, si House est ancré dans le concret, c'est par pragmatisme beaucoup plus que par conviction. Il s'y encre d'ailleurs avec énormément de force, justement parce qu'il veut avoir une mâitrise maximale du concret, à la fois à défaut de trouver mieux mais aussi et subséquemment en vue de s'octroyer des outils pour essayer de trouver mieux. Et pour moi, ce mieux ne peut-être spirituel, au sens "métaphysique" du terme. Au delà du fait qu'il semble s'être intéressé de prés aux religions et au fait religieux pour reprendre une terminologie Housienne, il a, à de nombreuses reprises, fait preuve d'une volonté "d'aller voir" ce qu'il y'a derrière le concret (diverses expériences qu'il s'impose, incluant toutes sortes de drogues ou, saison 4, une "semi tentative de suicide" éléctrifiée.). La métaphysique est d'ailleurs omniprésente dans certains épisodes (final saison 4, final saison 3, ou encore, pour reprendre quelque chose qui m'avait énormément marqué, un épisode où House instaure un dialogue avec une jeune femme ayant subit un viol).

Simplement, il y a entre House et Cuddy une tension sexuelle (qui, je l'espère, va se concrétiser) qu’il n’y aurait probablement pas avec Mr le Directeur. :mdr:

En parlant de tension sexuelle, ca me fait penser qu'à la fois avec Vogler et Triters, le problème était surtout de savoir qui avait la plus grosse...
Plus sérieusement, la perspective une relation amoureuse, trés trés probable, entre Cuddy et House ne m'enthousiasme pas plus qu'elle ne me désespère: j'attends de voir, sachant que le risque, c'est qu'en modifiant la nature de cette relation, Cuddy ne puisse plus remplir la même fonction essentielle vis à vis de House à l'avenir. Mais d'un autre coté ce risque est limité par le fait qu'ils soient apparemment déjà sortis ensemble par le passé et que même si leur éventuelle relation amourse future finissait mal, ils sont tous les deux capables à mon avis de surmonter cela.


Camy a écrit:En effet, on s'ennuie lorsqu’une fiction ne nous parle pas, disons-le clairement : on se fait ch... Si j'ai insisté sur le terme "plaisir", c’est parce qu’on peut aussi se reconnaître dans des histoires ou des personnages qui éveillent en nous de la souffrance. C’est pour cette raison que je n’aime pas les séries médicales, en général : trop de pathos, voire trop de sentimentalisme. Les drames fictifs ne m’intéressent pas, je regarde des séries surtout pour m’amuser… pas toi ?



M'est avis (mais il est possible que je me trompe, je ne fait que supposer ), qu'en l'occurence tu utilises dramatique par opoosion à divertissant ou "amusant" pour reprendre ton terme.
Alors oui, tu as raison, les séries qui ne m'amusent pas, bien sûr je les zappe, ca tombe sous le sens. Mais ce n'est ni une question de genre, ni une question de format, ni une question de thématique.

Pour moi, il est par exemple impossible de parler de séries "médicales" comme d'un ensemble homogène. Les séries médicales, stricto sensu, ce sont les séries qui ont pour cadre un milieu hospitalier, ou tout du moins en rapport avec la santé.
Tout comme une série judiciaire n'est connectée aux autres série judicaires que par la thématique.

House, Grey's Anatomy, Scrubs, Nip Tuck, ou Urgences n'ont absolument rien à voir les unes avec les autres, donc j'ai du mal à saisir la manière dont tu arrives à établir une généralité ("les séries médicales ont tendances à tomber dans le pathos").
Il est tout à fait vrai que certaines séries le font, mais ce n'est pas parce qu'elles sont "médicales", c'est parce q'elles portent cela dans leur écriture: le cadre est secondaire.

Par exemple, il est absolument évident pour parler de Grey's anatomy que l'aspect médical est secondaire: c'est un support pour du soap basique: qui couche avec qui, qui est amoureux de qui. Et ca tombe de le pathos excessif histoire de satisfaire le même public.
Mais ca n'a rien à voir avec le "genre", c'est juste que la fille qui écrit cette série a décidé que sa série sentimentale aurait pour cadre un hopital.

Idem pour les autres, elles ont tous leur identité propre et leur ton propre, et sans doute effectivement qu'House a une identité plus forte que la plupart des séries, incluant celles qui se passent dans un hopital.

Mais une comédie familiale balourde m'amuse aussi peu qu'une série ultra réaliste au rtyhme trés lent et aux ambitions entravant une attractivité minimale.

"S'amuser", c'est un processus qui tient en deux étapes: accéder à ce qui nous est proposé d'abord (ce n'est pas toujours le cas, y'a des séries déroutantes, des séries trop complexes, ou au rythme trop lent, ou à la démarche trop spécifique etc). Ensuite, si on comprend ce qui est proposé, y adhérer (ce n'est pas toujours le cas, y'a des séries consternantes, ou simplistes, ou vueset revues, ou sans aucune profondeur ou réflexion, ou pour les série comiques, qui ne ne font tout simplement pas rire, c'est trés personnel).
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Messagepar Camy » Lun 20 Oct 2008 20:48

Ah ! Je sens que nous atteignons des points de désaccord, c’est intéressant ! :)

Alienor a écrit:Et pourtant, tous ceux qui ont bossé avec House reconnaissent qu'ils ont beaucoup appris !
Il faudra qu'à l'occasion, je revienne sur le terme égocentrique, qui ne me parait pas tout à fait adapté. (Cameron est égocentrique, concevant le monde et les autres en fonction d'elle-même, par ex). D'ailleurs le refus de l'implication est me semble-t-il contradictoire avec l'égocentrisme.
Il ne fait peut-être pas de la maïeutique au sens ou effectivement, l'enseignement ne l'intéresse pas, par contre la manière dont il conduit les diagnostics en relève bien un peu, en plus de la dialectique. La différence peut-être est qu'il se met dedans, alors que Socrate est "celui qui sait". En effet, la solution vient souvent du fait que ses interlocuteurs sont mis face à leurs propres contradictions, ses questions ont pour but de mettre à jour puis de confronter les idées de ses collaborateurs, pour en examiner ensuite la cohérence : s’agit-il d’une hypothèse farfelue ou de quelque chose de valable ou d'utile ?

Socrate ne prétendait pas savoir, au contraire, il exprimait son ignorance et confrontait ainsi l’autre à son non-savoir, à ses opinions irrationnelles. Ce n’est pas vraiment le truc de House de se montrer humble, et je ne vois pas en quoi l’égocentrisme (tout ramener à soi) conduit à s’impliquer avec les autres : au contraire. S’impliquer affectivement suppose une demande d’amour et de reconnaissance dont House semble ne rien vouloir savoir. Si les membres de son équipe apprennent de lui, c’est par l’exemple qu’il donne, parce qu’il sort des sentiers battu, qu’il n’est pas conventionnel, et leur ouvre de ce fait des perspectives nouvelles. Enfin il me semble.

Alienor a écrit:Alors là, je dois dire que je ne suis pas du tout d'accord avec toi. Si quelqu'un est fasciné par le spirituel, c'est bien House ! il n'y a qu'à observer ce qu'il est capable de faire pour vérifier des hypothèses dont le moins qu'on puisse dire c'est qu'elles ne sont pas ancrées dans le concret (par ex quand il enfonce le couteau dans la prise !). De plus je ne crois pas qu'un homme comme lui s'intéresse aux écrits sacrés juste pour satisfaire une curiosité intellectuelle ou culturelle. House est certes, un athée convaincu. Mais il a certainement conscience de l'existence une dimension spirituelle chez l'individu. Ceci sans parler religions ou croyances mais plutôt en termes d'aspiration... Cela va avec sa soif de réponses... Son besoin de rendre le foutoir ambiant cohérent. Ceci dit les grands idéaux ne sont pas sa tasse de thé, il est trop cynique pour cela. Il est plus proche des besoins de l'individu que de la société entière dont il n'a que faire. Il a montré à maintes reprises sa compréhension et j'irai même jusqu'à dire sa compassion, envers certains patients, ceci en toute discrétion.

Faire des expériences sur soi ne relève habituellement pas d’un cheminement spirituel mais de conduites ordaliques, et foncièrement autodestructrices. Quand bien même s’y mêle le désir de tester des hypothèses ou d’ouvrir les champs de la perception. L’apprentissage qui résulte de ces conduites existe mais se paie au prix fort. On ne chamboule pas les valeurs qui nous ont formés sans s’exposer à un chaos terriblement jouissif mais qu’il faudra gérer pour survivre, a minima sur le plan psychique. Il n’y a là rien de spirituel ni de métaphysique, mais le désir d'échapper à soi-même voire de se sacrifier pour satisfaire la pulsion de savoir. C'est une justification comme une autre. Mais l'essentiel ici, c'est encore le fun de la prise de risque.

Alienor a écrit:Évidemment, pour clore le paragraphe, je ne résiste pas à la polysémie du terme spirituel, et là où tu seras obligée d'être d'accord avec moi ( ;) ), c'est que House est un homme très spirituel, au sens où il a beaucoup d'esprit !
Ah ! Si tu me prends par les sentiments, alors… oui, House est très spirituel. :D
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Messagepar Camy » Lun 20 Oct 2008 21:12

yt89 a écrit:Tout d'abord, j'aimerais que tu me précises ce que tu désignes par "drames fictifs", parce que dans mon esprit cela couvre un champ trés vaste. Pour moi toute histoire est un drame, et dés lors que cette histoire a été inventée, écrite, ou même partiellement écrite, elle est fictive. Que ce soit un long métrage ou un court métrage, une série de 20 minutes ou de 45 minutes, un roman ou une nouvelle.

Un drame fictif, c’est un scénario dramatique, débordant de pathos et qui pourtant occulte la réalité crûe des thématiques évoquées. J’aime ce qui fait sens et le trauma est ce qui annihile toute signification, confronte l’individu à un réel insensé, à la violence du factuel pur. Alors je tiens assez peu à retrouver ce phénomène dans des séries, qui, de plus, enrobent ça de bons sentiments pour mieux faire passer la pilule. En fait et pour résumer, même si je n’en suis pas au point de House (enfin j’espère), je me méfie du sentimentalisme.

Ceci dit, tu as raison, je mélange des séries médicales très hétérogènes. Scrubs, par exemple j’ai bien aimé, même si je n’ai pas accroché plus que ça. Urgence je reconnais que c’est une bonne série mais très peu pour moi. Quand à Greys anatomy, no comment.

yt89 a écrit:Ca ne m'est pas destiné mais je vais répondre quand même...hihi

Le fait qu'il instrumentalise les autres (ce qui, soit dit en passant est son mode de fonctionnement avec absolument tous les êtres humains qu'il rencontre) est un fait qui n'empêche en rien et ne contredie en rien le fait que, paralellement, il se soucie de la formation, de l'apprentassage, de l'initiation de son équipe. Ce souci "pédagogique" apparait me semble t-il assez nettement au fil de la série. Et en premier lieu dans la manière qu'il a de
choisir son équipe et de la tester, de l'"interroger" (le reality show de la saison 4 nous le montre trés bien mais ca a toujours été le fonctionnement de House, y compris avec Cameron, Foreman et Chase). On sait qu'il n'avait pas choisi ces trois là par hasard, qu'ils répondent à la volonté de House de mélanger des itinéraires atypiques, des tempéraments marqués qui seraient succeptibles d'apporter du mouvement et de la variété dans l'échange, base de l'enseignement tel "de terrain" façon House.
Il est aussi trés clair de mon point de vue qu'il accorde beaucoup d'importance à son rôle "formateur" ( par exemple, entre autres, quand il dit à Cameron qu'il est 'fier d'elle', tel un prof qui se réjouirait d'un progrés d'une éléve, ou quand il laisse penser qu'il voit en Foreman son successeur potentiel, notamment à travers sa réaction lorsque celui-ci démissionne)

De mon point de vue, rien de tout cela. House s’amuse et prend un malin plaisir à tester les autres (ou alors je projette parce que c’est quelque chose que j’adore faire). Ça peut bien se passer si les autres comprennent qu’il s’agit d’un jeu (et acceptent le manque de respect de House vis-à-vis de ce qui leur importe). En l’occurrence, lors de cette "medical academy", House, si je ne me trompe, trouvait simplement les moyens conventionnels de recrutement inadaptés. Et puis, il aime la chasse à l’homme, comme il le dit dans je ne sais plus quel épisode…

yt89 a écrit:Pour moi, si House est ancré dans le concret, c'est par pragmatisme beaucoup plus que par conviction. Il s'y encre d'ailleurs avec énormément de force, justement parce qu'il veut avoir une mâitrise maximale du concret, à la fois à défaut de trouver mieux mais aussi et subséquemment en vue de s'octroyer des outils pour essayer de trouver mieux. Et pour moi, ce mieux ne peut-être spirituel, au sens "métaphysique" du terme. Au delà du fait qu'il semble s'être intéressé de prés aux religions et au fait religieux pour reprendre une terminologie Housienne, il a, à de nombreuses reprises, fait preuve d'une volonté "d'aller voir" ce qu'il y'a derrière le concret (diverses expériences qu'il s'impose, incluant toutes sortes de drogues ou, saison 4, une "semi tentative de suicide" éléctrifiée.). La métaphysique est d'ailleurs omniprésente dans certains épisodes (final saison 4, final saison 3, ou encore, pour reprendre quelque chose qui m'avait énormément marqué, un épisode où House instaure un dialogue avec une jeune femme ayant subit un viol).

Ça fait plusieurs fois que tu évoques l’intérêt de House pour les religions et je me demande où tu as vu ça ? Du reste, ses tentatives pour accéder à un au-delà, je te fais la même réponse qu’à Aliénor, il s’agit plutôt, à mon sens, d’une conduite ordalique. Ce qui n’a rien à voir avec le fait qu’il puisse se montrer humain, par ailleurs.

Et enfin, la perspective d’une relation sexuelle entre House et Cuddy (plutôt qu’amoureuse) m’enthousiasme dans le sens où avec House l’aspect relationnel devrait forcément foirer… et créer quiproquos sur quiproquos…
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Re: Open bar (24/7)

Messagepar Camy » Lun 20 Oct 2008 21:13

yt89 a écrit:"S'amuser", c'est un processus qui tient en deux étapes: accéder à ce qui nous est proposé d'abord (ce n'est pas toujours le cas, y'a des séries déroutantes, des séries trop complexes, ou au rythme trop lent, ou à la démarche trop spécifique etc). Ensuite, si on comprend ce qui est proposé, y adhérer (ce n'est pas toujours le cas, y'a des séries consternantes, ou simplistes, ou vueset revues, ou sans aucune profondeur ou réflexion, ou pour les série comiques, qui ne font tout simplement pas rire, c'est trés personnel).

C'est là que nous semblons fonctionner différemment. Ça m’amuse d’intellectualiser, mais je fonctionne essentiellement sur l’intuition et le ressenti. Pour moi, il n’y a pas d’étape dans l’amusement, le fun est une donnée immédiate qui, lorsqu’elle est analysée, perd l’essentiel de sa saveur. Mon désir de savoir s’arrête là où commence la possibilité de jouir. :)
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Re: Open bar (24/7)

Messagepar Alienor » Lun 20 Oct 2008 23:28

Camy a écrit:
yt89 a écrit:"Mon désir de savoir s’arrête là où commence la possibilité de jouir. :)


Je vais en faire ma maxime préférée !
J'adore ! ;)
House: I said I was an addict. I didn't say I had a problem.
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Messagepar azaniier » Sam 25 Oct 2008 18:35

mon dieu, c'est des pavés que vous nous pondez ^^
moi la je décroche, j'ai pas réussi à tout lire :mdr: :mdr:
y a la même chose version pour les nuls 8-)
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Re: Open bar (24/7)

Messagepar Camy » Dim 26 Oct 2008 02:26

azaniier a écrit:mon dieu, c'est des pavés que vous nous pondez ^^
moi la je décroche, j'ai pas réussi à tout lire :mdr: :mdr:
y a la même chose version pour les nuls 8-)


C'est juste un petit délire... ^^

Version-pour-les-gens-qui-se-prennent-moins-la-tête :

Camy : Waouh, j'adore House !
Alienor : Ah ouais moi aussi, c'est trop fun !
Alienor & Camy (en coeur) : Il est trop bôôô !
YT89 : J'aimerais bien lui ressembler...

:mdr:
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Messagepar Alienor » Dim 26 Oct 2008 15:20

Excellent ! Parce que, au fond, c'est exactement ça !
:mdr:
House: I said I was an addict. I didn't say I had a problem.
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Re: Open bar (24/7)

Messagepar Alienor » Dim 26 Oct 2008 15:33

Ah, ça je m'étais promis d'y répondre. Et puis, le temps a passé. Mais je profite des vacances pour me rattraper.

yt89 a écrit:En parlant de tension sexuelle, ca me fait penser qu'à la fois avec Vogler et Triters, le problème était surtout de savoir qui avait la plus grosse...


Réponse facile : dans les deux cas, c'est Cuddy.... ;)
House: I said I was an addict. I didn't say I had a problem.
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Alienor
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